Oreilles/ bilan auditifs

Protégeant le conduit auditif et favorisant l’élimination des bactéries, le cérumen est un excellent allié de l’oreille. Mais il arrive parfois que sa production augmente et forme un bouchon qui provoque une diminution de l’audition et une gêne. 

L’otoscopie permet le diagnostic. Le bouchon peut être enlevé par des micro-instruments, un lavage de l’oreille avec de l’eau ou une aspiration douce. En cas de bouchon récalcitrant, des gouttes de Cerulyx® sont prescrites au patient. 

Le cholestéatome correspond à une inclusion de peau en arrière de la membrane tympanique (dans les compartiments de l’oreille moyenne). Il se présente sous la forme d’un kyste ou d’une poche remplie de squames. Il peut être peu ou pas symptomatique, retardant ainsi le diagnostic. Il peut se manifester par un écoulement de l’oreille (otorrhée) ou une perte unilatérale de l’audition. 

L’otoscopie permet le diagnostic. Il se manifeste par la présence d’une excroissance squameuse, le plus souvent à la partie postéro supérieure du tympan. Le scanner crânien permet de visualiser l’extension et les éventuelles destructions osseuses.

Les complications peuvent être :

  • infectieuses locales (otorrhées purulentes, mastoïdite, labyrinthite) ou rarement régionale (méningites, empyème et abcès du cerveau) ;
  • une surdité de transmission par érosion du tympan, érosion des osselets (enclume et étrier essentiellement) ;
  • une surdité de perception par atteinte du labyrinthe ;
  • des vertiges par fistule périlymphatique ou atteinte du labyrinthe ;
  • une paralysie faciale périphérique.

Le traitement du cholestéatome est chirurgical et a pour but d’éradiquer tout le tissu cholestéatomateux et de reconstruire les lésions anatomiques et fonctionnelles. Les cavités de l’oreille moyenne et de la mastoïde sont complexes avec des angles morts qui rendent souvent la chirurgie difficile (chirurgie sous microscope). Il n’est pas rare d’opérer à plusieurs reprises un patient pour éliminer un cholestéatome résiduel.

La perforation du tympan ou déchirure du tympan, s’accompagne fréquemment d’une baisse significative de l’audition, d’acouphènes et d’écoulements purulents. En cas de perforation, il est important d’éviter toute pénétration d’eau dans l’oreille afin d’éviter une surinfection !

L’otoscopie permet le diagnostic ainsi que la réalisation de tests auditifs par audiométrie et tympanométrie. La fermeture du tympan est spontanée dans la plupart des cas. Si ce n’est pas le cas, une chirurgie par tympanoplastie peut être proposée au patient.

L’otospongiose est une maladie qui atteint l’étrier, le plus petit os de l’oreille. La conséquence est une surdité précoce et progressive, accompagnée d’acouphènes

Le diagnostic est permis par le biais d’examens auditifs tels que audiométrie, tympanométrie et réflexes stapédiens. Le scanner est utile pour mettre en évidence la pathologie au niveau de l’étrier. Le traitement est la chirurgie par stapédectomie.

La surdité peut avoir différentes origines et être brutale, progressive, ancienne ou de brève durée. 

L’ORL réalise une otoscopie, des examens auditifs, parfois accompagnés de la prescription d’un scanner pour faire le diagnostic. La prise en charge dépend du diagnostic ! 

Si la surdité est associée à une rhinite, elle peut être expliquée par une otite séro-muqueuse. L’examen des fosses nasales par nasofibroscopie est associée à l’examen des tympans.

L’otite séro-muqueuse se caractérise par la présence d’un épanchement derrière le tympan, sans douleur, ni syndrome inflammatoire. Lorsqu’elle persiste et qu’elle atteint les deux oreilles, l’otite séromuqueuse peut entrainer des acouphènes, une baisse de l’audition due à la présence de liquide et abimer le tympan. Des répercussions sont possibles sur l’acquisition de la parole, du langage et des apprentissages chez les enfants. 

L’épanchement guérit le plus souvent spontanément et seule une simple surveillance est nécessaire. Un traitement par spray local nasal favorise une guérison plus rapide. Si l’otite séro-muqueuse perdure, une intervention par la mise en place de ‘yoyo’ ou drains est nécessaire. 

Les otites : 

  • L’otite moyenne aigüe est l’infection la plus fréquente chez l’enfant de moins de 6 ans et la première cause de prescription d’antibiotiques. Le maître symptôme est l’otalgie (oreille douloureuse), mais qui n’est jamais évident chez les enfants ne parlant pas encore. On recherchera des signes indirects : enfant grognon, pleurant souvent, se touchant l’oreille, une diminution de l’appétit, des troubles du sommeil, des troubles digestifs, une conjonctivite, des antécédents d’otite, une vie en communauté, une prise récente d’antibiotiques, etc. La fièvre est en général supérieure à 38 et inférieure à 40 °C

L’examen du tympan permet le diagnostic. Il peut être perforé avec pour conséquence, un écoulement de pus vers le conduit auditif. 

La guérison est spontanée dans 80% des cas après 1 semaine. Un traitement antalgique est nécessaire ainsi que la surveillance de l’enfant. L’enfant doit se moucher fréquemment et le nettoyage des fosses nasales au sérum physiologique est à réaliser quotidiennement. 

Dans certains cas, des antibiotiques sont prescrits. L’éviction  d’eau dans l’oreille est primordial. 

Les complications sont devenues rarissimes depuis la large utilisation des antibiotiques : mastoïdite, paralysie faciale otogène, labyrinthite, méningite purulente, empyème sous-dural, abcès intra-cérébral, thrombose veineuse intra-cérébrale…

  • L’otite externe est une inflammation, d’origine bactérienne ou mycotique, se produisant dans le conduit auditif externe. Elle se manifeste par des œdèmes des tissus du canal, une vive douleur et parfois un suintement. L’examen otoscopique permet le diagnostic. Le traitement est local (gouttes) et doit être associé à l’éviction d’eau dans l’oreille.

Elle se complique rarement d’une otite externe maligne qui survient essentiellement en cas de déficit immunitaire principalement chez le diabétique mal équilibré, âgé, après une petite plaie du conduit auditif (nettoyage agressif des oreilles, ablation d’un bouchon de cérumen). Il se développe une infection à Pseudomonas aeruginosa (ou bacille pyocyanique) initialement limitée aux tissus sous-cutanés, et s’étendant rapidement au cartilage, à l’os, puis aux méninges et au cerveau. Le traitement repose sur une triple antibiothérapie intraveineuse et sur la correction du déséquilibre glycémique.

La presbyacousie : Survenant fréquemment chez les personnes de plus de 50 ans, la presbyacousie est la forme la plus fréquente de surdité bilatérale progressive. Les fréquences aigües sont atteintes et vous observez des troubles de compréhension dans les conservations. 

Le diagnostic se fait par otoscopie et examens auditifs. La prescription d’appareillage permet une amélioration de votre quotidien en évitant l’isolement sociale et en retardant les troubles cognitifs.

Les acouphènes se présentent sous la forme de bruits « parasites » que seule la personne entend  dans une oreille ou les deux. Ils peuvent générer un réel mal être, voire une dépression et des troubles du sommeil. Le traumatisme sonore en est souvent la cause mais également les médicaments ototoxiques, la surdité brusque, le barotraumatisme, le traumatisme crânien, l’otospongiose, le mauvais paramétrage d’appareils auditifs, le bouchon de cérumen,… Souvent l’origine n’est pas retrouvée.

L’anamnèse vise à préciser :

  • les caractéristiques des acouphènes ;
  • la présence d’hypoacousie ou d’hyperacousie ;
  • les symptômes associés ;
  • l’intensité de la gêne éprouvée par le patient.

Des examens audiométriques sont pratiqués à la recherche d’une étiologie périphérique ou centrale :

  • une tympanométrie
  • une audiométrie
  • la recherche d’otoémissions acoustiques
  • des potentiels évoqués auditifs
  • un vidéonystagmogramme s’il existe des vertiges associés

En fonction de l’anamnèse, de l’examen clinique, et des examens audiométriques, d’autres examens complémentaires peuvent s’avérer nécessaires afin d’exclure une cause organique :

  • un CT Scan des rochers
  • une IRM cérébrale
  • un doppler carotidien
  • RX ou IRM des articulations temporo-maxillaires…

Après avoir démystifié l’acouphène et expliqué au patient les mécanismes de la perception auditive, diverses thérapies sont envisagées :

  • les médicaments (souvent décevants)
  • les thérapies d’habituation (Tinnitus Retraining Therapy)
  • les traitements paramédicaux (kiné de relaxation, ostéopathie, auto hypnose…)

Il n’existe pas de traitement miracle. Dans plus de 80% des cas, la gêne liée aux acouphènes s’atténuera voire disparaîtra après un délai de quelques mois.

La mise en place de drains trans-tympaniques consiste à insérer via le conduit auditif, sous anesthésie générale chez l’enfant et anesthésie locale chez l’adulte, des tubes creux (yoyos) au travers de la membrane tympanique permettant alors au liquide de s’écouler. En général, les yoyos s’expulsent naturellement au bout de 4 mois à 2 ans.  Il est important d’éviter toute pénétration d’eau dans l’oreille afin d’éviter une surinfection pendant toute cette durée. 

Un test audiométrique est réalisé après l’intervention pour s’assurer de son succès et une surveillance est réalisée tous les 3 mois.

La tympanoplastie est la fermeture chirurgicale d’une perforation du tympan par une greffe. Son but est d’assurer l’étanchéité de l’oreille, d’éviter les surinfections (douches, piscine…) et d’améliorer, si possible, l’audition. 

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. L’intervention nécessite habituellement un abord cutané qui laissera une cicatrice derrière l’oreille, le plus souvent peu ou pas visible. Parfois l’intervention peut être effectuée uniquement à travers le conduit auditif externe. La technique opératoire varie avec le type de perforation et l’existence ou non d’une otite chronique sous-jacente. La réparation du tympan fait appel à une greffe autologue, c’est-à-dire prélevée sur le patient lui-même. Plusieurs types de greffes peuvent être utilisés en fonction des cas : aponévrose, cartilage et/ou son enveloppe de recouvrement appelé périchondre, graisse. Dans certains cas, cette intervention peut s’accompagner d’un contrôle des osselets de l’oreille (voire de leur réparation par une procédure appelée ossiculoplastie), d’une exploration de la mastoïde (os situé derrière l’oreille) ou d’un élargissement du calibre du conduit auditif externe. En fin d’intervention, le chirurgien place des pansements dans l’oreille (sortes d’éponges résorbables ou non) expliquant la sensation d’oreille bouchée et la baisse d’audition, qui persistent pendant quelques jours ou semaines, jusqu’à résorption ou ablation de ces pansements.

La stapédectomie est une intervention qui a pour but de débloquer et de remplacer la chaîne des osselets ankylosée au niveau de l’étrier. La seule alternative à l’intervention est la prothèse auditive.

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. L’intervention s’effectue sous microscope opératoire, à travers le conduit auditif externe, avec parfois une petite cicatrice cutanée (habituellement peu ou pas visible) pour faciliter l’accès à l’oreille ou pour prélever une greffe, si besoin. L’intervention consiste, après ablation de l’étrier, à le remplacer par une prothèse habituellement accrochée à l’enclume. En fin d’intervention, le chirurgien place des pansements dans l’oreille (sortes d’éponges résorbables ou non) expliquant la sensation d’oreille bouchée et la baisse d’audition, qui persistent pendant quelques jours ou semaines, jusqu’à résorption ou ablation de ces pansements.

La cure de cholestéatome ou antro-mastoïdectomie est une intervention qui a pour but :

  • d’explorer et de nettoyer les lésions de l’oreille moyenne : inflammation, infection des os de l’oreille, cholestéatome dont l’extension peut entraîner une destruction lente de l’os avec risque de paralysie faciale, de surdité totale, de vertiges, de méningite voire d’abcès du cerveau. 
  • d’améliorer, si possible, l’audition, en réparant le tympan par une greffe, permettant par la même occasion d’assurer l’étanchéité de l’oreille, et en remplaçant les osselets s’ils sont endommagés. 

L’intervention se déroule sous anesthésie générale. L’abord cutané laissera une cicatrice derrière l’oreille. Pour fermer le tympan, on utilise des matériaux autologues, c’est à dire prélevés sur le patient lui-même. Pour remplacer les osselets, on utilise des matériaux autologues ou synthétiques en fonction des situations, comme par exemple des fragments de cartilage pris sur le pavillon de l’oreille ou des restes d’osselets ou des petits morceaux d’os ou des prothèses synthétiques (téflon, céramique, titane…). Pour enlever un cholestéatome, on est parfois obligé d’agrandir la cavité́ de l’oreille moyenne et de la mastoïde, pour en faciliter l’ablation et améliorer la surveillance post-opératoire. En fin d’intervention, le chirurgien place des pansements dans l’oreille (sortes d’éponges résorbables ou non) expliquant la sensation d’oreille bouchée et la baisse d’audition, qui persistent pendant quelques jours ou semaines, jusqu’à résorption ou ablation de ces pansements.

Les vertiges, bien que sensation effrayante et perturbante, ne sont jamais une urgence lorsqu’ils ont une origine ORL. L’urgence est d’exclure une origine neurologique, telle d’un AVC,….

D’un point de vue ORL, l’anamnèse et l’examen clinique constituent l’étape essentielle de la stratégie diagnostique. Dans un grand nombre de pathologies vestibulaires, ils vont aboutir à un diagnostic de présomption que les explorations fonctionnelles et/ou l’imagerie otoneurologique (IRM cérébrale) viendront confirmer.

L’anamnèse doit répondre aux 4 questions suivantes :

  • S ’agit-il d’un vertige ( illusion de mouvement ) ou d’un trouble de l’équilibre ?
  • Quelle est la durée de la crise ?
  • Y a-t-il des symptômes auditifs associés ?
  • Y a-t-il des symptômes neurologiques associés ?

L’examen clinique doit comporter 4 étapes :

  • Rechercher un nystagmus avec et sans fixation oculaire ainsi qu’au cours des manœuvres positionnelles et préciser la direction de la phase rapide.
  • Rechercher une latéralisation du corps ou des mouvements.
  • Rechercher des signes neurologiques associés.
  • Exclure une pathologie de l’oreille externe et moyenne.

Au terme de cette mise au point initiale, il est possible de classer 60 % des patients vertigineux en 4 catégories :

  1. Vertiges positionnels paroxystiques bénins : ils représentent 35 % des patients vertigineux. Il s’agit d’un vertige rotatoire vrai, bref, déclenché de façon paroxystique par l’orientation de la tête dans un certain plan. Ce diagnostic est confirmé par un nystagmus caractéristique au cours de la manoeuvre de Dix et Hallpike et une vidéo-nystagmographie permettra d’exclure une pathologie vestibulaire sous-jacente ( névrite vestibulaire ).
    Le traitement est la kinésithérapie vestibulaire.
  2. Névrite vestibulaire : elle se traduit par un grand vertige rotatoire à début brutal comportant une phase aiguë de plusieurs jours et une phase de régression qui peut s’étaler sur plusieurs semaines, sans signe auditif ou neurologique associés. Elle est souvent accompagnée de vomissements. 

La vidéo-nystagmographie confirme le diagnostic par une aréflexie vestibulaire. En phase aiguë , une hospitalisation peut être nécessaire pour hydrater le patient qui vomit… Une rééducation vestibulaire précoce favorisera une compensation centrale plus rapide.

  1. Maladie de Ménière : maladie chronique du labyrinthe membraneux peu fréquente, d’étiologie inconnue à ce jour, caractérisée par la triade classique des symptômes : vertiges, hypoacousie et acouphènes et une évolution par crises avec au moins deux épisodes paroxystiques.
    Le traitement de la crise comporte des vestibuloplégiques ( benzodiazépines , antihistaminiques ou histaminergiques ), des antiémétiques et la mise au repos. En cas de de Ménière invalidant, nous proposons une labyrinthectomie chimique.
  2. Vestibulopathie récurrente : répétition de crises de vertiges rotatoires, dont la durée est identique à la maladie de Ménière mais sans signe cochléaire associé. Elle nécessite un suivi et des examens réguliers car elle évolue fréquemment vers une maladie de Ménière classique. Le traitement d’une crise est donc le même que celui de la maladie de Ménière.

Un nystagmus oculaire est composé de mouvements lents de l’œil entrecoupés de phases rapides orientés en sens inverse. Il peut être le témoin d’une asymétrie vestibulaire. 

La vidéo-nystagmographie (VNG) permet au clinicien non seulement de détecter des nystagmus de faible amplitude qui seraient passés inaperçus à l’examen clinique, mais aussi de quantifier avec une grande résolution l’amplitude des mouvements oculaires spontanés et induits qui peuvent résulter d’un dysfonctionnement vestibulaire uni- ou bilatéral. La VNG permet l’exploration du système oculomoteur. Ce système responsable de la stabilisation de l’image du monde visuel sur la rétine. La VNG est composée d’une caméra infrarouge montée sur un masque similaire à ceux utilisés pour la plongée. Ce dispositif permet d’enregistrer en temps réel les mouvements oculaires sur un graphique.

La labyrinthectomie chimique : son principe est de détruire les cellules du vestibule par injections à travers le tympan d’un produit toxique pour l’oreille interne (en général un antibiotique de la famille des aminosides comme la gentamicine). Les injections sont répétées, à des intervalles variables, jusqu’à l’obtention de l’arrêt des crises vertigineuses. Ces injections sont réalisées sous anesthésie locale ce qui en réduit le désagrément. Ce traitement est généralement bien toléré, même si le malade peut se sentir instable pendant une certaine période, le temps de s’adapter. Cette période d’instabilité est améliorée par une rééducation vestibulaire. Avec cette procédure il existe un risque de dégradation de l’audition qui doit donc être surveillée régulièrement.

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Rue Zulmar Hecq, 27
7134 Epinois
Tél : 064 67 66 24
orl@lindaspinato.be

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